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Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
19 octobre 2012

Comme un poisson dans l'eau

Aujourd'hui c'est vendredi et c'est babygirl qui vous écris, en direct des genoux de ma maman qui s'est endormie et n'exercera donc aucun contrôle sur ce que je dis! Je voulais commencer par un mot de révolte, car il n'y a pas d'âge pour commencer sa crise d'ado. La première photo de moi que Maman poste n'est vraiment pas à mon avantage. Si vous descendez jusqu'en bas du message, vous verrez donc à quoi je ressemble quand on ne m'oblige pas à me réveiller pour m'envoyer des flashs dans la figure!

Aujourd'hui ça fait exactement trois semaines que je suis rentrée à la maison, soit 21 bains et 21 chances d'expérimenter les effets de l'eau sur mon corps et surtout sur celui de mes admirateurs.

En effet, Fait No1, comme pour la princesse Kate topless en vacances, il suffit que je me déshabille pour que le monde s'affole et accourt, pour pouvoir assister, en live ou par le biais de reportage, à mon bain. Je me sens un peu comme Louis XIV: après le Lever du Roi, les privilégiés de l'an 2012 peuvent assister sur invitation seulement au bain de la Princesse (c'est moi la princesse). 

Fait No2: ma nudité délie les langues. Il faudrait que vous puissiez voir, ou plutôt écouter, toute ma famille, oncles et tantes, grand-mère et parents inclus, soudain commenter ou surtout essayer d'interpréter tous mes gestes grâce à des phrases qui n'ont pas vraiment de sens, et surtout en se répétant sans arrêt: "alors, on aime bien avoir les fesses à l'air, oui, c'est vrai, tu nous fais des sourires oh oui tu nous fais des sourires, on gigote, on gigote, ça te plait d'avoir les fesses à l'air, oh oui, c'est bien..." On se rapproche de plus en plus à ma grande désolation des commentaires de patinage artistique revu sous l'emprise de quelques euphorisants!

Fait No3: On dit heureux comme un poisson dans l'eau, et effectivement, ça a l'air plus agréable pour moi que pour maman qui reste sur le banc de touches en dehors de l'eau. Déjà, je ressens un peu comme une appréhension quand elle me prend pour me mettre dans la baignoire, certainement parce qu'elle m'a fait un peu boire la tasse la première fois mais c'est tout oublié pour moi! Il faut ensuite trouver pour elle la bonne position pour s'asseoir sur la planche qui supporte la baignoire, tout en ayant toujours une main sous ma tête pour m'aider à flotter! Et puis je vois bien que me savonner lui demande beaucoup de concentration, pour réussir à frotter mon dos qui est dans l'eau sans que le gant ne perde toute sa masse savonneuse.

Fait No4: Il ne me reste souvent plus qu'à faire mon show, devant tant de public et surtout pour récompenser maman de ses efforts. Mais en toute honnêteté, je n'ai pas tellement de mérite devant un si bon public qui s'extasie du moindre mouvement de jambes. Je n'ai même pas eu le temps de leur montrer la chorégraphie que j'ai répété dans mon lit la nuit précédente qu'ils crient déjà d'admiration en me voyant poser une jambe, puis l'autre sur le rebord de la baignoire, et recommencer de l'autre côté. Ce n'est pas très stimulant pour ma créativité artistique ni pour ma motricité de me voir récompenser pour si peu d'efforts mais en bonne fille de ma maman, je sais accepter tous compliments en toute fausse modestie, et remercie parfois mes fans d'une ébauche de sourire.

Fait No5: tout bain à son parfum et si je n'ai pas encore droit à l'huile de bain No 5 (mais après tout, je ne suis pas non plus aussi sale que Jean Reno dans Les Visiteurs), mon shampoing sent vraiment très bon. En tout cas, c'est ce que maman n'arrête pas de dire quand elle me fais un câlin et respire mes cheveux. Je vois bien qu'elle scrute tous les jours chaque mèche à la recherche d'une petite bouclette, et dès que sous l'effet de l'humidité et de la chaleur, un petit frisottis apparaît, je la sens se remplir d'une fierté sans pareille, qui se termine souvent par une pointe d'amertume lorsqu'elle sèche mes cheveux et qu'ils redeviennent un peu plus raides. Mais en gentille fille, je veux moi aussi lui faire plaisir et j'essaie de lui communiquer tout mon amour par télépathie en la regardant les yeux dans les yeux pendant toute la durée du bain.

Et puis peut-être, si je me souviens de cette promesse, je lui permettrai de prendre des bains à elle-aussi et resterait sage sans pleurer pour lui accorder un moment de détente lorsqu'elle aura le droit d'en prendre d'ici deux semaines!

A la semaine prochaine et comme promis, une jolie photo de moi qui regarde avec beaucoup d'intérêt ma maman photographe en herbe (si vous aviez vu le nombre de photos floues qu'elle a dû effacer)!

IMG_0022-001

 

 

 

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Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
  • Les aventures fantastiques d'une maman en herbe à Genève, avec pour fidèles compagnons son mari fantastique, et sa famille légendaire, et pour seules armes les grimoires de Laurence Pernoud et son légendaire sens de l'auto-dérision.
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