C'est ma première shopping party!
La première fois, ça fait toujours un peu peur.
J'y suis donc allée progressivement, avant de faire le grand saut! La première étape, la rencontre avec mon péché mignon, le shopping, par internet. C'est fantastique, il y a plein de sites pour ça, avec des offres à vous mettre l'eau à la bouche, difficile de résister à la tentation quand on peut faire ça confortablement calée dans son canapé, voire son lit, et même avec Babygirl à côté. Je peux passer des heures (ou plutôt, soyons honnête, les premières fois sont parfois courtes, de longues minutes quand Babygirl est sage). Seul petit problème, les trois quarts de mes sites préférés ne livrent pas en Suisse et il manque un peu le plaisir de sortir du magasin avec son emplette joliment habillé, même si le plaisir de la rencontre avec le facteur venu livré le colis tant attendu apporte aussi un petit rush d'excitation, surtout à 11h30 le matin encore un peignoir et avec Babygirl en couche!
Puis on s'enhardit et on pousse le vice jusqu'à aller chez H&M admirer (et plus si affinités) la collection dessinée par Maison Martin Margiela. Passée mon premier mini-orgasme de découvrir que toute la collection est encore présente dans presque toutes les tailles le lendemain du jour de sortie, on s'enhardit à l'art du strip-tease en cabine, et surtout celui de l'exhibitionnisme! Car ils ont omis en dessinant les cabines de penser qu'on voudrait pouvoir rentrer le landau avec soi. Résultat, je ressortais à demi-nue toutes les 5 secondes de la cabine dont je laissais la porte entrouverte pour surveiller Babygirl, petite coquine, paisiblement endormie un demi-sourire aux lèvres. Double plaisir, celui de découvrir que toute la collection (même si absolument importable) me va parfaitement, et une ou deux tailles en-dessous de celle à laquelle je pensais devoir me résigner, ainsi que celui d'avoir eu le droit au grand jeu (grande housse pour une robe qui rentrerait dans ma poche, cintre en bois, immense sac shopping)!
Et enfin, l'apothéose, la journée shopping à Annecy. A tous les Parisiens sur les lèvres desquels je vois se dessiner un sourire narquois à la perspective d'une journée de shopping en province, je vous ... vois venir et vous incite à élargir votre champ de plaisir (vous avez eu peur? non, même pour rester dans le champ lexical du jour, je ne pourrais m'abaisser à employer un mot si vile que même à l'oral il n'ose dépasser mes lèvres). Mais il faut un certain nombre d'accessoires de jeu pour pimenter sa vie à ce point: un sac à langer plein à craquer de tenues de rechanges, couches et bavoirs, une voiture pour y aller, une maman en herbe suffisamment excitée pour oser reprendre la voiture et conduire avec Babygirl dedans, et surtout une grand-mère tentée par l'aventure pour vous donner ses conseils, faire un câlin à Babygirl quand vous devez faire une pause technique au restaurant, ou remplir le formulaire de détaxe. Et finalement, en dehors d'une grande fatigue qui vous pousse à gagner le lit très vite une fois rentrée, le jeu en vaut la chandelle: un repérage pour les cadeaux de Noël, une liste de naissance clôturée chez DPAM (merci à tous pour vos cadeaux), un petit pull acheté, un deuxième tartare dévoré au restaurant et une chaise haute qui n'attend plus que Babygirl sache s'asseoir! Mais certains passages peuvent sembler assez osés, comme dévoiler les fesses de Babygirl en la changeant au rayon Bébé de DPAM, ruser pour donner le sein en le gardant caché des gens qui ne sauraient le voir au restaurant, et surtout dans le coin mal-prévu à cet effet du centre commercial Le Courrier, qui a la bonne idée de l'installer juste en face des toilettes hommes, ce qui a permis à toute la racaillounette d'Annecy d'apercevoir un bout de téton (et oui, remballez vos préjugez, le port du jogging et de la casquette ne les empêche pas de faire pipi dans un urinoir et non contre un mur comme tout le monde, d'où l’appellation racaillounette). Enfin, on déguste avec joie tous les postiminaires de la bagatelle: faire rentrer dans une 207 un landau, le châssis de la poussette 3 gros sac shopping, une chaise haute et trois générations de filles un peu fatiguées par leur longue journée, et les ramener à bon port (et pour faire durer le plaisir, un petit égarement dans la mauvaise direction sur l'autoroute).
Je peux désormais l'avouer: ça y est je l'ai fait, le shopping avec Babygirl, j'aime ça et je recommencerai!