Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
13 mars 2013

Je marche seule

Rassurez-vous, Babygirl, bien qu'elle adore être debout, n'a pas encore exprimé un irresistible besoin de mettre un pied devant l'autre et de recommencer. Mais c'est bien moi qui ai fait mes premiers pas dans la rue de maman sans poussette, après avoir déposé Babygirl chez sa nourrice pour une période d'adaptation.

Autant vous l'avouer, je redoutais un peu le moment fatidique de la séparation, mais pas dans le sens larmoyant, je peux être plus originale que cela (puis j'avais déjà donné sur le quai du train qui emportait Babygirl à Milan): en tant que grande adepte du stress organisé (stresser avant pour moins stresser après), je redoutais plus d'oublier un élément clé du trousseau de survie que de laisser Babygirl. Et c'est ainsi que lundi dernier, après quelques dernières consignes de survie pour la maman de jour, je me suis retrouvée à marcher seule dans la rue. 

Et je me suis immédiatement aperçue d'une chose étrange, comme si je manquais d'équilibre. Mais j'ai vite compris: après avoir passé 9 mois cambrée dans un sens puis presque 6 mois voûtée dans l'autre la tête penchée dans la poussette pour chanter le Roi Lion à Babygirl sans que la rue ne m'entende, je savais marcher droit mais ne savais plus marcher droite! Le côté positif, c'est que comme le vélo, on n'oublie pas: marcher la tête droite, les épaules en arrière, et surtout faire bomber le torse pour faire ressortir les maigres formes du buste qui ont survécu au sevrage! On retrouve vite les bonnes vieilles habitudes pré-grossesse.

Toute étourdie de tant de hauteur (oui, j'en ai même profité pour ressortir mes talons qui dormaient de peur de ne pas être assez stable pour Babygirl), je me suis laissée porter par le bus jusqu'au temple de la tentation de Manor, franchissant allégrement les entrées qui m'étaient interdites en poussette, et savourant le passage d'un étage à l'autre sans attendre 10 minutes l'ascenseur. Quel plaisir égocentrique également de ressentir sur moi l'attention des conseillères beauté qui étaient auparavant toutes captivées par les charmes de Babygirl. Quoique pour être tout à fait honnête, il était peut être plus plaisant de les étendre s'extasier sur ma plus belle création que d'insister pour me faire essayer de nouveaux anti-cernes. Quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle a ma gueule? La poussette a donc l'effet d'un très bon fond de teint qui dissimule mes imperfections, je retiendrais. Qu'à cela ne tienne, je ne suis pas rancunière et je suis même ravie de profiter du plaisir d'être au centre de leur attention pour me faire pomponner, (le plaisir du shopping le lundi à 14h30) et ressort le portefeuille un peu plus mince mais convaincu d'avoir la solution pour arriver fraîche et pimpante au bureaul lundi prochain! 

Vous l'aurez compris, j'essaie surtout d'éviter de rester toute seule à la maison à me morfondre de mes derniers jours de mère au foyer, et "profite" de ces moments pour faire tout ce que je devais faire et ce qui est plus facile de faire sans Babygirl: me remettre au sport et à la piscine, virée ikea et carrefour (quelle vie trépidante), poste, pressing et cordonnier, mais aussi, soyons honnête, grosse(s) sieste(s) en toute impunité, sommeil d''oreille inclus (pas besoin d'être tendue pour capter le moindre décibel émanant de la chambre de Babygirl).

Bien sûr, la dernière heure d'attente avant les retrouvailles est souvent longue, mais (et j'écris dans un but catharcique et auto-convaincant) le languissement est 100% compensé par le sourire de babygirl quand elle me revoit, même si ce sourire cache certaines exigences de star auquel on ne peut rien déroger: une fois rentrée, je dispose exactement de 45 minutes pour lui donner le bain, la sécher et la rhabiller et avoir un biberon chaud avant que la sirène d'alarme de son estomac ne retentisse. Si vous respectez ces délais, bien sûr, elle sera relativement complaisante et aura la courtoisie de répondre à vos sourires et vos câlins, avant de glisser dans le sommeil, le pouce à la bouche, le lapin sur l'oreille et le sourire aux lèvres.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
  • Les aventures fantastiques d'une maman en herbe à Genève, avec pour fidèles compagnons son mari fantastique, et sa famille légendaire, et pour seules armes les grimoires de Laurence Pernoud et son légendaire sens de l'auto-dérision.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 14 860
Publicité