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Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
2 avril 2013

Heureux qui comme Héloïse, a fait un long voyage?

Je ne sais plus quel est l'individu qui a osé affirmer que les voyages forment la jeunesse, mais je peux vous dire avec certitude qu'il n'a jamais voyagé avec la jeunesse pour prononcer de telles absurdités: car avec les quelques 1400 kilomètres parcourus ce weekend, j'ai l'impression d'avoir vieilli d'approximativement 150 ans.

Rien que le début du voyage est trompeur: il ne commence pas quand toutes les ceintures sont attachées, mais déjà la veille au soir, lors de la préparation des bagages. Car pour 6.9 kg de bébé, vous pouvez compter environ le double de poids de valises, entre porte-bébé, chauffe-biberon, de quoi nourrir bébé pour 3 jours et l'habiller pour des températures polaires, l'expérience des expéditions à Paris nous ayant appris à prévoir plus pour gagner moins de fièvre. Vient ensuite le dilemme bien connu numéro 207, à savoir que la taille du coffre oblige à faire des choix: ou les pulls, ou la poussette mais pas les deux. Pour une fois, et grâce aux grands-parents déjà bien pourvus de lits bébé, et poussette (la joie d'avoir un grand cousin de 22 mois qui a préparé le terrain), nous avons fait le bon choix, en raison des températures plus hivernales que pascales.

Ensuite le moment du voyage arrive. La joie de faire un long trajet avec un bébé, c'est que le parent non conducteur est aussi actif, voir plus que celui au volant. Il endosse en effet sa casquette de G.O, à la grande joie de Babygirl, ravie, quand elle ne dort pas, d'avoir un public pour réceptionner ses lancers de pain mouillé, ou admirer son engloutissement de biscuit au chocolat, essuyage du chocolat fondu sur son livre en tissu, son chant poussant parfois loin dans les aigus, ou le très habile rattrapage de pingouin avec les pieds. Viennent ensuite le plaisir de tester les micro-ondes de toutes les stations services, et de se faire critique du guide michelin le temps d'un voyage pour juger tous les coins bébés de la route (pour les intéressés, BP a remporté 3 étoiles pour le ménage, la déco (des frises avec les animaux de la forêt, des miroirs, des housses jetables pour table à langer confortable sur lesquelles Babygirl tient toute entière)!

Enfin, la Normandie se dessine à l'horizon pour le premier weekend au vert de Babygirl. Enfin, le printemps est surtout dans la bouche de Babygirl qui en profite pour faire pousser ses dents, sans pour autant les laisser percer, tel un narcisse paresseux. En même temps, avec les températures avoisinant les 3 degrés, on comprend que le printemps attende un peu pour pointer le bout de ses incisives! Babygirl a donc rapidement pris l'accent local, en colorant ses joues de chouettes petites pommettes toutes roses, dignes d'une Bécassine! Elle découvre rapidement les plaisirs du grand air, comme manger les jonquilles, ou cueillir les oeufs de Pâques dans la pelouse (sa logique n'est pas encore à toute épreuve, mais c'est sûrement un enseignement pour sa maman sur les repas hypo-caloriques)! Et à force de me croire au guide michelin, c'est Babygirl qui ressemble à un Bibendum, emmitouflée dans une superposition de pulls et combinaisons pour lutter contre les vents vikings. Heureusement, pour compenser, il y a la chaleur de l'accueil que lui montre la famille réunie, ainsi que la douce odeur du feu de bois qui vous réchauffe les narines même une fois rentrée à Genève.

Babygirl en devient elle même toute émotionnelle, et recherche les câlins à toute heure du jour à la grande joie des grands-parents, mais aussi de la nuit, et là c'est pour notre pomme, au point qu'on se demande si le fait d'être en Normandie n'est que le fruit d'une coïncidence. Et même si l'entendre pleurer à 3h du matin (et surtout s'extraire de la couette) est une épreuve, on ne résiste pas à l'appel de ses petits bras tendus vers nous, qui vous attrapent, vous accrochent et vous bavent dessus, pour finir par s'endormir paisiblement au milieu de votre lit (à moins que ce ne soit moi qui ne m'endorme la première), en vous envoyant à maintes reprises son lapin dans la tête.

Enfin, le décalage horaire vous envoie le coup de grâce, avec la désagréable sensation d'avoir un jet-lag inversé, à savoir, à 20h heure nouvelle, l'impression qu'il est en fait 22h à l'ancienne heure, quand il n'était que 19h hier à la même heure.

Puis retour à nos chères hauteurs helvétiques, effeuillage du bébé qui retrouve avec plaisir le délice d'être presque toute nue les pieds à l'air en body, qui vous couvre de bisous lorsque vous rentrez du travail, et ce cher et nostalgique parfum de feu de bois qui hante délicieusement la maison malgré la répétition des machines, et de superbes photos qui témoignent de bons moments.

Il existe peut-être en fin de compte une sortie à la crise du voyage: ou ne pas partir et faire venir les gens, ou ne pas revenir et prolonger les vacances jusqu'à ce qu'il fasse chaud... en attendant la télétransportation!

Ceignes-20130329-00059

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Commentaires
F
Héloïse déjà au volant! Tout sa maman!
Les tribulations d'une apprentie maman au pays des petits suisses
  • Les aventures fantastiques d'une maman en herbe à Genève, avec pour fidèles compagnons son mari fantastique, et sa famille légendaire, et pour seules armes les grimoires de Laurence Pernoud et son légendaire sens de l'auto-dérision.
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